Plus de 300 anciens salariés de Matra à Romorantin, licenciés en 2003, attaquaient le groupe Lagardère pour licenciement abusif devant le conseil des prud'hommes de Blois. Ils ont obtenu 18.000 euros de dommages et intérêts chacun et le remboursement de leurs frais de justice.
Près de onze ans après la fermeture du site de Matra Romorantin, les ex-salariés de l'équipementier automobile viennent d'obtenir des réparations pour licenciement abusif.
Le tribunal des Prud'hommes de Blois a reconnu que Matra avait licencié "sans cause réelle et sérieuse" 314 salariés. Leur avocat Me Christian Quinet avait notamment dénoncé les manquements de l'entreprise quant à son obligation de fournir des propositions de reclassement en interne, de manière claire, et individuelle, comme l'impose la loi.
Le groupe Lagardère a déjà été condamné en mars 2011 pour ne pas avoir appliqué les dispositions de reclassement d'un ancien salarié. Une décision de justice qui avait incité 360 ex-matraciens à dénoncer à leur tour le "non-respect du plan de sauvegarde de l'emploi" engagé en 2003 par l'entreprise équipementier de Renault.
Le groupe Lagardère a un mois pour faire appel.
►vidéo: réactions à Blois à l'issue du jugement des prud'hommes (par A.G.Emonet et A.Thuillier Cécil)
avec la participation de Christian Quinet Avocat des salariés Matra et Régis Barboux Secrétaire général CGT Romorantin
Au début des années 2000, Matra avait subi de plein fouet l'échec commercial de l'Avantime, le grand monospace de la marque au losange. La fermeture du site de Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher) en 2003 avait sonné le glas de l'industrie automobile en région Centre. 1000 emplois avaient été perdus